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Mon enfant ne veut pas retourner à la crèche, comment puis-je l’aider ?

Hygiène / Bien-être
Mon enfant ne veut pas retourner à la crèche, comment puis-je l’aider ?

L’annonce du déconfinement le 11 mai a suscité chez tout à chacun des émotions contradictoires, l’espoir et le soulagement que cela se termine enfin, l’inquiétude quant aux conditions d’accueil de nos enfants, la frustration de ne pas faire partie des premiers sortis (ou le contraire), et nous pourrions encore rallonger la liste. Comment préparer le retour en crèche/à l’école de son enfant alors qu’on ne sait rien ? et par la suite, comment donner envie à son enfant d’y retourner alors que rien n’est clair ? 

Attardons-nous sur ses propos : le « je ne veux pas retourner à la crèche/l’école » ne signifie pas forcément « je n’aime pas la crèche » ou « je ne m’y sens pas bien ». Voyons ce que ces mots peuvent recouvrir… 

Tant que vous n’aurez pas d’informations précises à donner à votre enfant, il est donc normal que celui-ci verbalise quelque chose de l’ordre d’un refus. Personne ne sait vraiment quand ni comment les enfants vont reprendre la crèche, l’école. Il est donc difficile de dire, « tu retourneras à la crèche/l’école le 11 mai » et donc de préparer le changement. Le risque est de le prévoir trop en avance, de parler encore et encore de ce retour alors même que pour l’enfant et son rapport au temps, ça n’arrive toujours pas. Cela peut ne pas donner très envie. Il vaut donc mieux attendre des informations claires que vous aurez pu obtenir auprès de la direction de la crèche avant de faire le décompte des jours par exemple. 

Mais, derrière le « je ne veux pas retourner en crèche » peut se cacher un « j’ai peur ». On entend sans cesse parler de ce qu’il faudra mettre en place pour garantir la non propagation du virus : « il ne faudra pas se toucher, s’embrasser, penser à ci, penser à ça…. », la liste est longue. L’adulte en crèche pourrat-il le prendre dans ses bras pour le réconforter ? Alors que là, vous pouvez lui apporter et combler tous ses besoins et désirs d’affection.  

Le « j’ai peur » peut également être prolongé par « j’ai peur parce que je vois/je sens que toi tu n’es pas rassuré(e)». Si vous êtes dans ce cas, sa crainte/son refus peut être une réponse à ce que vous même vous ressentez plus ou moins consciemment. Il est légitime que vous vous posiez des questions, que vous préféreriez laisser votre enfant à la maison (même si dans la réalité vous ne le pouvez pas). Rien n’est tout blanc ou tout noir. 
 
Derrière le « je ne veux pas retourner en crèche » peut également se cacher un « je ne veux pas vous quitter ». Le confinement n’a peut-être pas été facile tous les jours mais il a considérablement modifié notre rythme de vie, notre manière de vivre les uns avec les autres et donc nos relations. Vous avez peut-être pu profiter plus de votre enfant, vous l’avez vu grandir, les enfants changent si vite à ces âges-là, et vous vous en êtes émerveillé malgré tout. Votre enfant s’en est senti fier et y a trouvé du plaisir. Il est donc compréhensible qu’il veuille rester auprès de vous et ne pas aller au-dehors quand on est si bien dedans. Les enfants ont cette heureuse propension à ne garder en mémoire que le meilleur. Et peut-être que vous aussi avez un peu envie que cela continue et nous en revenons au même mécanisme que tout à l’heure avec la peur. 

Alors comment faire ? Dans un premier temps, il est important d’accueillir cette parole et de tenter de savoir pourquoi, s’il est en mesure de le faire. Selon l’âge de votre enfant cela va être difficile mais vous pouvez essayer de chercher avec lui, sous forme de questions. Pour cela, vous pouvez vous appuyer sur ce que vous ressentez vous-même par rapport à votre travail (avez-vous envie de reprendre ? Pourquoi ?) ou par rapport au retour en crèche ou à l’école de votre enfant.  

Il est important de garder en tête que ce que votre enfant énonce ne vaut que dans l’ici et le maintenant et dépend de ce qu’il vient de vivre ou a vécu dans la journée. Il en sera peut-être autrement demain ou le jour de la reprise. Chaque jour est un jour nouveau et dans le contexte de crise actuel cela est encore plus vrai. 

En attendant, il est toujours bon de rendre l’absence présente, c’est-à-dire parler de ceux qui ne sont pas là, se rappeler les bons moments avec les autres enfants, les professionnel(le)s de la crèche/de l’école, regarder les photos si vous en avez, reprendre les dessins qu’il y a fait etc… Cela peut rendre votre enfant un peu nostalgique mais la nostalgie, la tristesse sont des émotions qui font partie de ce que nous vivons et peuvent aussi expliquer certains comportements et discours de votre enfant. Les accueillir et les apaiser par vos mots, vos bisous et vos câlins aideront sans nul doute votre enfant à mieux vivre cette période particulière. 
 
Audrey BOURILLON, psychologue 

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